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Et les masques alors…?

La pandémie mondiale que traverse notre planète depuis 1 an maintenant entraine la recrudescence d’une pollution liée à des déchets d’un nouveau type : les lingettes, gants et plus particulièrement le masque chirurgical, devenu indispensable pour assurer la sécurité de tous. Chaque semaine, ce sont des millions de masques qui sont utilisés en France et qui sont en trop grande partie, abandonnés dans la nature.

Ces déchets, potentiellement contaminés sont, dans la majorité des cas, incinérés pour des raisons sanitaires, ce qui rejette du CO2, associé au fait que leur production a explosé avec la crise sanitaire.

L’obstacle majeur au recyclage des masques est leur composition. Ils sont en effet constitués à la fois de papier, de plastique et de métal, ce qui rend leur recyclage très technique car il est nécessaire de procéder, au préalable, à la séparation de ces différents matériaux pour les valoriser individuellement.

Ainsi, selon la Direction Générale de la Prévention des Risques, ce sont pas moins de 40 000 tonnes de déchets pour l’heure non recyclés dans notre pays qui demeurent en attente de solution.

La commission du Développement Durable de l’Assemblée Nationale a donc décidé de mettre en place une « mission flash » sur le traitement des masques à usage unique, constitués à 80% de polypropylène. C’est dans ce contexte que nombres d’organismes, d’associations, d’entreprises, d’industriels du recyclage, d’organismes de recherches se sont associés à la Direction Générale de la Santé pour s’interroger quant à l’avenir de ces matières, bien qu’il fut rapidement établi que le coût économique de la valorisation des masques s’avère « peu incitatif ».

Face à ce défi sanitaire, environnemental, technique mais également solidaire, un consortium d’acteurs de l’Ain a mis au point un procédé permettant de décontaminer puis de recycler les masques dans leur intégralité. Collectés dans des bornes disposées dans des boutiques, des pharmacies ou encore des services publics, ils sont ensuite soumis à un cycle particulier. Après une étape d’isolation longue durée puis d’hygiénisation, de désinfection et de lavage à haute température pour éliminer toute potentielle charge virale, il est nécessaire de retirer les élastiques et la barrette métallique qui seront valorisés séparément. Bien isolé du reste des composants du masque, le polypropylène est traité, broyé, puis destiné au tissage et à la confection textile.

Malgré ces initiatives, qui ne seront jamais assez acclamées, il manque encore des solutions à plus grande échelle, capables de faire face à la montagne de déchets qui croît de jour en jour…Reste également l’espoir de faire grandir les mentalités et l’intelligence collective pour éviter de voir pousser sur nos arbres ces masques échappés par le vent…